Spider-Man Kiosque - mai 2018
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Revue du contenu du Spider-Man de ce mois.

Voilà un moment que l'on ne s'était plus trop intéressé au kiosque et, plus précisément, aux aventures du Tisseur. Il était donc plus que temps de faire un tour du côté des séries arachnéennes. Il s'agit du numéro #12 mais les compteurs sont tellement souvent remis à zéro pour cette publication que ça n'a plus aucun sens de la rappeler, on va donc se contenter de préciser le mois et l'année, ça sera bien plus simple.
Au sommaire, six épisodes de cinq séries différentes. Soit 120 pages de BD pour 5,90 euros. Difficile de trouver un meilleur rapport quantité/prix. Mais la qualité est-elle au rendez-vous ?

L'on commence par un one-shot de l'historique série Amazing Spider-Man. Toujours Dan Slott au scénario. Bon, il est certain qu'il était de toute façon très difficile de succéder au magnifique run de Straczynski sur la série (cf. ce dossier pour en savoir plus), mais franchement, on ne regrettera pas Slott qui, mis à part la partie Superior Spider-Man, aura été franchement quelconque et aura surtout réussi (même s'il n'est évidemment pas l'unique responsable) a transformer Peter Parker en une sorte de Tony Stark bis, à des lieues des fondamentaux du personnage.
Enfin, bref, en ce qui concerne cet épisode précisément, il s'agit d'une sorte de quête initiatique, Norman Osborn tentant de renouer avec le Bouffon Vert. C'est plutôt bien fait, même si c'est quelque chose d'attendu et que l'on a déjà plus ou moins vu. Spidey, lui, est absent (ou presque) de cet épisode.

Vient ensuite Peter Parker : The Spectacular Spider-Man, par Chip Zdarsky au scénario et Adam Kubert au dessin.
Peter tente de protéger sa sœur, Teresa (oui, il a une sœur maintenant), et tente de la faire héberger chez Rebecca, sa nouvelle petite amie, accessoirement humoriste. L'épisode vaut surtout le détour pour la scène de stand-up ou Spidey tente de balancer quelques vannes. Le reste est très classique, avec un Jonah Jameson qui critique toujours le Monte-en-l'air, mais sur le net cette fois, puisqu'il n'est plus responsable du Bugle.
C'est vraiment le milieu d'un arc, donc difficile de juger avec cet unique coup d'œil.

Une scène qui aurait pu figurer dans notre Bêtisier Marvel.

L'on passe à Spider-Man, série centrée sur Miles Morales, à l'origine le nouveau Spider-Man de l'univers Ultimate. Et c'est bien entendu Brian Michael Bendis qui est aux manettes. Le scénariste fait montre ici de ses qualités habituelles, notamment en ce qui concerne la narration d'une fluidité exemplaire et les dialogues fort bien écrits.
Miles, qui n'a plus tellement envie de poursuivre ses études, décide de partir pour Tokyo. Là, il fait la rencontre d'une mystérieuse jeune femme, après avoir défoncé un gang de rue.
Plutôt sympa dans l'ensemble et dépaysant en prime.

Le gros morceau du mensuel est constitué des deux épisodes de Ben Reilly : Scarlet Spider, série scénarisée par l'excellent Peter David. L'on y retrouve évidemment Ben mais aussi Kaine (son frère/clone) et même la Mort (l'entité cosmique).
Une scène ahurissante à signaler tout de même : des tarés s'amusent à buter des gens au hasard dans la rue. À un moment, ils s'en prennent à une femme qui se promène avec son bébé. Scarlet Spider intervient. Il va liquider l'odieuse crapule quand, la nana, dont le bébé a failli y passer et qui s'est pris une balle dans la jambe et une autre dans le bras, intervient pour supplier Ben de l'épargner... mais, dans quel putain d'univers quelqu'un peut réagir comme ça ? Là, c'est même plus des principes moraux mais du masochisme ! Ton enfant a failli y passer, tu t'es pris deux balles, le tout à cause d'un taré qui fait ça pour passer le temps, évidemment que tu le butes, tu chiales pas pour lui sauver la vie. Depuis quand la haine est-elle une émotion à bannir ? Évidemment qu'on doit haïr les salauds. Même dans la fiction. Étonnant ce politiquement correct de la part de David, un auteur qui a pourtant signé sans doute l'un des plus époustouflants et des plus poignants moments de l'histoire des comics [1].
Mis à part ça, c'est plutôt agréable de suivre ce Spidey alternatif, plus rentre-dedans que Peter.


Enfin, on termine par Amazing Spider-Man : Renew your Vows, sur un scénario de Ryan Stegman.
Peter et Mary Jane (qui a fusionné avec le symbiote Venom) doivent faire face à l'enlèvement de leur petite fille par le Rhino, ce dernier étant en service commandé pour le petit-fils de Norman Osborn (ah, cette famille, c'est presque pire que la lignée des Castaldi !).
Classique, rythmée, avec pas mal de bastons, l'histoire se suit plutôt bien, d'autant que les dessins de Brian Level ne sont pas dégueux.

Bilan ? Eh bien, sans être franchement épiques, ces épisodes sont tout à fait honnêtes, tout comme la traduction d'ailleurs. Il y a même un effort de la part de Panini qui tente les petits résumés concernant chaque série (depuis le temps qu'on leur réclame !). Bon, c'est encore loin de la qualité de travail d'Urban Comics, mais quand on est le benêt de la classe, il faut du temps pour rattraper le boulot en retard. Certains résumés sont tout de même très confus et gagneraient à être développés.
Une lecture somme toute agréable même si l'on attend surtout le passage de relais sur Amazing, histoire de voir si le véritable Tisseur pourrait repointer le bout de sa toile.


[1] Il s'agit de l'incroyable accouchement de Theresa (alias Cyrène), qui portait alors l'enfant de l'un des doubles de Madrox. Situation déjà quelque peu étrange, mais qui vire au coup de théâtre dramatique quand Madrox, involontairement, absorbe le bébé juste après sa venue au monde (alors que Madrox et Cyrène annoncent qu'ils vont se marier et qu'ils viennent de trouver un prénom pour leur enfant). Une scène choc, d'une puissance phénoménale, qui n'a été obtenue qu'après une patiente et brillante construction des personnages et de leurs relations, le tout se déroulant dans une atmosphère détendue et joyeuse qui rend la suite (larmes, hystérie, violence et rupture) plus dure encore. Ces évènements ont été contés à l'époque (début 2010 en France) dans les Astonishing X-Men #57 et #58, revue au sein de laquelle était publiée la série X-Factor.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Bendis & David.
  • La Mort en guest.
  • Un one-shot efficace, même s'il ne brille pas par son originalité.
  • Ben Reilly !
  • Le stand-up de Peter.
  • La trad correcte.

  • Les textes censés résumer les épisodes précédents, mal foutus et trop brefs, donc très peu utiles en l'état.
  • Le politiquement correct absurde, ridicule et très surprenant chez David.