Fin de la Guerre de Darkseid dans Justice League
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En 2011, DC Comics relance ses séries pour séduire de nouveaux lecteurs (le Relaunch New 52). Parmi elles, la célèbre Ligue de Justice (Justice League). Elle reprend des débuts convenus (les fameuses "origines") puis des histoires s'intégrant dans des évènements majeurs et impactant parfois d'autres créations (Le Trône d'Atlantide, La Guerre des Ligues, Le Règne du Mal) avant d'entamer une dernière ligne droite avec La Guerre de Darkseid. Dans la première partie de celle-ci (le huitième tome), les super-héros sont témoins d'un affrontement titanesque entre l'Anti-Monitor et Darkseid. Dans la seconde partie, également dernier tome de la série, ils deviennent des Neo-Dieux. Impressions sur ce Justice League - Tome 09, disponible depuis ce vendredi 21 octobre 2016.

Une galerie impressionnante de personnages gravite autour de cette Guerre de Darkseid. Il y a la Ligue de Justice « classique » qui se scinde en deux. Une partie devient des Neo-Dieux : Batman, Superman, Flash et Lex Luthor pour les principaux, Green Lantern et Shazam pour les secondaires, mais de façon beaucoup plus éphémère et confuse. L'autre partie se compose de Wonder Woman, Jessica (l'hôte de Power Ring, équivalent machiavélique d'un anneau de Green Corps), Steve Trevor et Mister Miracle, alias Scott Free (qui sera rejoint par sa compagne).

Difficile de récapituler tous les enjeux qui ont menés les justiciers à acquérir de nouveaux pouvoir (et donc de rejoindre la divinité). Certains sont le fruit de la mort de Darkseid, survenue en fin de volume précédent, d'autres de la visite sur la planète Apokolips (Lex Luthor et Superman), ou encore, en s'asseyant simplement sur le trône de Mobius (Batman). Mobius est le nom de l'Anti-Monitor, l'entité qui a tué Darkseid, avec l'aide de la fille de celui-ci : Graal. Il espère ainsi recouvrer son identité. Responsable de la venue de la Société du Crime sur la Terre de la Justice League (voir Le Règne du Mal), cette dernière refait surface, en plus des sbires de Darkseid souhaitant venger leur maître. En plus de ces (nombreux) conflits, les Neo-Dieux de la Ligue de Justice doivent se contrôler et continuer de défendre leur Terre.


Tout cela peut paraître complexe, mais il n'en est rien si l'on a relu le tome précédent juste avant. Toutefois, quelques chapitres annexes sont à découvrir en kiosque dans Justice League Univers #2, qui est malheureusement paru fin août. Pour les complétistes, c'est un ajout non négligeable pour explorer les six justiciers dotés de pouvoirs divins. Il n'est pas indispensable non plus à la compréhension globale de l'ensemble (qui plus est, ces six histoires « one-shot » sont d'une qualité très inégale).

Ces bases posées, que nous apporte cette fin de série ? Du divertissement efficace. Geoff Johns, scénariste depuis le premier tome, ne cherche pas à écrire un labyrinthe intello où les neurones seraient mis à rude épreuve. Il ne prend pas son lecteur pour un imbécile pour autant et lui offre une plongée épique chez des héros de papier, alternant hommage (à Jack Kirby) et élégante modernité.


Il est aidé par deux talentueux artistes aux crayons et pinceaux : Francis Manapul (qui officie sur la série Flash) et Jason Fabok (déjà complice sur certains tomes précédents). Tous deux ont un style nettement différent mais d'un somptueux raffinement. Ivan Reis, Paul Pelletier et Oscar Jimenez œuvrent sur un chapitre, gardant une parfaite cohérence graphique avec les planches de Fabok.


L'histoire se déroule parfois trop rapidement, avec un survol dommageable (voire une absence) de chaque cas unique des Neo-Dieux. Ce statut divin chez plusieurs membres de la Ligue n'est finalement pas assez exploré (ou pas de façon pertinente et passionnante). Malgré ces quelques défauts, l'ouvrage se lit très bien, avec enthousiasme, brillamment narrée par Wonder Woman.

Les aventures de la Justice League s'achèvent après plus de cinquante chapitres à la qualité hétérogène, mais qui auront eu le mérite de redorer le blason d'une équipe qui était mal éditée auparavant en France.

Une fin synonyme de « nouveau départ » pour quasiment tout le monde (à commencer par Diana justement, mais aussi le Chevalier Noir, l'Homme d'Acier et Lex Luthor), pour transiter en douceur vers « DC Rebirth », le nouveau relaunch de l'éditeur. Là encore, il peut s'agir d'une conclusion amère, pas significativement fermée et décevante. Mais peu importe, les faiblesses de ce dernier tome se masquent astucieusement derrière ses qualités.

Article partiellement repris du site ComicsBatman.fr par le même auteur.


+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un divertissement efficace. 
  • Les dessins de Jason Fabok et Francis Manapul.
  • Mise en avant de Wonder Woman.
  • Des personnages secondaires qui prennent de l'importance.
  • Une conclusion satisfaisante qui reprend d'anciens éléments de la série.
  • Des combats épiques.
  • Un fin correcte mais très ouverte…
  • … qui est surtout un "nouveau départ" pour tout le monde.
  • Certains héros en retrait.
  • Les évolutions en Neo-Dieux trop rapides...
  • ... et à découvrir en version "complète" dans un autre recueil.
  • Une situation unique pas assez exploitée.
  • Une légère absence de questionnement moral sur le statut divin.